L’industrie de la mode est l’une des plus polluantes avec une émission de gaz à effet de serre qui compte 1,2 milliard de tonnes de CO2 par an.
L’impact environnemental de l’industrie de la mode
Avant de commencer, il faut définir un terme qui apparaît à plusieurs reprises au long de cet article : la fast fashion.
Ce terme signifie en français : « mode rapide », « mode éphémère » ou encore « collection éclair » et désigne le renouvellement rapide des vêtements destinés à la vente internationale. Ceux-ci sont produits en petites séries et leurs stocks sont très peu renouvelés de sorte qu’ils sont portés durant une courte période.
La fast fashion cache une bien triste réalité bien que très présente dans notre quotidien. En effet, elle est responsable de conditions de travail déplorables, de catastrophes écologiques et sanitaires tout en passant par la discrimination.
Les rapports officiels sur la pollution de la mode
Tout d’abord, d’après les rapport de la WWF, organisation mondiale de la protection de la nature, l’industrie de la mode est l’une des plus polluantes, avec une émission de gaz à effet de serre de 1,2 milliard de CO2 par an à l’échelle mondiale, soit 8 à 10% des émissions totales industrielles. Concrètement, cela signifie que l’industrie textile est la deuxième industrie la plus polluante au monde. Il s’agit d’avantage d’une pollution plus importante que celle des industries des transports aériens et maritimes internationaux combinés.
Ces émissions sont dues à la production des matières premières (comme par exemple le coton, le cuir ou la laine), à l’extraction de ressources non renouvelables (les tissus synthétiques), au transport qui se réalise par voie aérienne ou maritime sur des distances importantes et à l’énergie utilisée dans les points de vente. Elles sont aussi dues à l’utilisation des vêtements et au moment où ceux-ci deviennent des déchets. La pollution de l’industrie textile se poursuit par la consommation des eaux ainsi que par la pollution de celles-ci, notamment à cause des microplastiques de nos vêtements et de l’utilisation de produits toxiques au moment de leur production. En résumé, chacune des étapes du cycle de vie d’un vêtement est polluante.
Ensuite, le Pulse of the Fashion Industry de 2019 dit que l’industrie du textile fait des efforts afin de pouvoir s’améliorer sur les plans sociaux et environnementaux depuis 2018 mais à un rythme plus lent que l’année d’avant. Cela signifie que l’industrie textile est toujours très loin d’un fonctionnement durable. Les projections pour 2030 suggèrent que si la tendance observée en 2019 se poursuit et si la tendance remarquée dans ce rapport reste stable, nous pouvons constater que les changements positifs au sein de cette industrie ne rattraperont pas les dégâts.
Ce rapport a néanmoins relevé un aspect dont nous pouvons nous réjouir : les consommateurs commencent à se soucier de plus en plus quant à l’impact social et environnemental de l’industrie textile.
Ce constat provient d’une enquête détaillée sur un échantillon d’acheteurs provenant de 5 pays différents. En effet, plus d’un tiers d’entre eux ont laissé tomber leur marque préférée à cause de cet impact. Cela signifie donc que le public est bien conscient de pouvoir contribuer activement au changement au sein de l’industrie textile.
De plus, il ne faut pas oublier que les changements nécessitent surtout une participation importante du côté des personnes responsables : c’est-à-dire les marques en question ainsi que leurs fournisseurs.
Le côté obscur de la culture du coton
Près d’un demi-million de travailleurs forcés sont exploités dans les champs de coton de la région autonome chinoise du Xinjiang.
Ce coton que nous portons tous les jours…
Les Ouïghours, minorité turcophone musulmane, habitent la région chinoise du Xinjiang, dans le Nord-Ouest du pays. Envoyés de force, pendant l’automne, dans des camps dits « d’apprentissage » ou de « formation professionnelle », ils travaillent dans les champs de coton qui composent les vêtements que nous portons tous les jours. Leurs conditions de vie sont très précaires. En effet, ils dorment entassés, loin de leurs foyers et sont victimes de violences ainsi que de haute surveillance.
De plus, leurs salaires sont inférieurs aux normes salariales locales. Selon des observateurs occidentaux, ces « lieux de travail » sont assimilés à des camps de concentration.
Raphaël Glucksmann, un député européen français utilise l’expression « esclavage des temps modernes » pour qualifier la situation du Xinjiang, dans une interview accordée à TV5 Monde. Il affirme même : « On savait que des entreprises comme Nike ou Zara bénéficiaient de cet esclavage des temps modernes mais là, on découvre que c’est toute l’industrie du coton (…) qui est gangrénée par ce système d’esclavage ».
Ainsi, 20% du coton mondial est produit dans le Xinjiang, et un vêtement sur cinq en coton résulte donc du travail forcé.
Ces évènements ont été mis en lumière grâce à un rapport écrit par Adrian Zenz de la fondation Victims of Comunism. Celui-ci fut publié le 14 décembre 2020 par la BBC anglaise, le journal allemand Süddeutsche Zeitung et le quotidien français Libération.
Le gouvernement chinois prétend vouloir offrir des emplois à cette minorité dans le but de les aider. Pourtant, la raison principale de cette surveillance excessive et de ces enfermements réside dans une volonté d’éradiquer la religion musulmane. Des centaines de documents confidentiels chinois ont été publiés par le journal américain The New York Times, le 16 novembre 2019. Dans ces rapports, à propos de ces populations, on peut lire des phrases comme : « La liberté ne sera pas possible que quand ce « virus » dans leurs esprits sera éradiqué et qu’ils seront en bonne santé » ou encore « Nous devons utiliser les outils de la dictature populaire pour éliminer l’Islam radical de la province du Xinjiang », a ainsi traduit le média français BRUT.
Ce qui nous donne à réfléchir sur notre consommation en terme de produits textiles…
Il est grand temps d’arrêter d’être influencé par les étiquettes, les panneaux publicitaires, les soldes et les autres procédés que les marques utilisent pour nous pousser à la consommation aveugle et abusive sans prendre le temps d’en réaliser les conséquences.
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