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Femme objet ou femme fatale, l’objectification de la femme dans toute sa splendeur

Si je vous dis « chevelure d’un blond éclatant, yeux bleus perçants et jambes lisses et interminables », nous imaginons sans aucun doute le même modèle de femmes. Cela n’a rien d’étonnant car depuis de longues années, nos yeux sont quotidiennement fixés sur cette même valeur esthétique de la femme que véhiculent les médias. La femme doit être belle, la femme doit faire ses preuves, la femme doit se vendre ! Jusqu’où cette objectification de la femme peut-elle aller ? Voici ci-dessous un article traitant le sujet à travers diverses thématiques.

L’objectification de la femme, un modèle au quotidien ?

femme-objetL’objectification d’un être humain est un concept attribuant à une personne humaine les caractéristiques d’un objet. En l’occurrence, la femme est généralement réduite à un objet de désir, de séduction ou autre.

Bien que ce genre de comportement soit dégradant, plusieurs personnes sont quand même tentées de prendre exemple sur des modèles tout faits. Force est de constater que les idéaux véhiculés sont ressemblants et qu’ils poussent les spectateurs à les idéaliser. Le rêve qu’ils vendent est le suivant ; le succès dans la vie repose sur un physique impeccable. Les personnes aspirent donc, parfois inconsciemment, à leur ressembler. Impossible d’y échapper.

Les conséquences de l’objectification de la femme

Deux extrêmes sont envisageables. D’une part, ce phénomène peut générer un haut niveau de narcissisme ; les personnes deviennent obsédées par elles-mêmes et cherchent à tout prix à gagner de la confiance en elles à travers l’apparence qu’elles ont. En d’autres termes, ces dernières passent beaucoup de temps à surveiller ce à quoi elles ressemblent ainsi que leur manière d’agir de sorte à, parfois, exercer un faux-semblant.  D’autre part, des complexes et un sentiment d’insécurité, voire d’infériorité, peuvent également naître auprès de celles qui ne correspondent pas aux standards de beauté. Le message reçu par les femmes qui passent par ces deux phases est le même : « tu n’es pas assez ». Pas assez belle, pas assez mince, pas assez maquillée,… Si bien que leur valeur réside par conséquent dans leur jeunesse et l’entretien de leur beauté, et non pas dans leurs capacités.

L’objectification de la femme est-elle en perpétuelle évolution ?

L’objectification des femmes existe depuis plusieurs siècles et les sociétés continuent de dégrader la gent féminine à la télévision ou sur les affiches publicitaires. Bref, jusqu’ici rien de nouveau. Toutefois, à notre époque, le problème s’est aggravé à bien des égards. Avec l’évolution des logiciels de retouche photo, plus aucun défaut ne peut être présent dans la représentation de la femme ; elle est visuellement impeccable, bien qu’elle soit anatomiquement irréaliste. Ce phénomène prend place au quotidien, si bien qu’il véhicule de faux idéaux. La publicité, le marketing et la mode créent un nouveau type de femmes qui n’existe pas. Avez-vous déjà rencontré une femme dans la vie réelle qui est dénuée de rides, d’imperfections, qui a des cheveux brillants même en hiver et des jambes lisses et parfaitement proportionnées ? De telles femmes ne sont que le fruit de ce que la publicité veut nous inculquer comme standard de beauté, agréable à regarder certes, mais dénué de caractéristiques humaines. Le problème est donc quotidiennement présent et, ce, dès notre plus jeune âge. Étant donné que les hommes sont naturellement attirés par les femmes, que dire alors de leur attirance pour des femmes sans aucun défaut ! Quant aux filles, elles reçoivent inconsciemment les règles et codes à suivre pour être conformes à ce que l’on exige d’elles.

Notons tout de même que l’envers du décor est assez simple à deviner : cette créature si parfaite n’est d’autre que le résultat d’heures passées à se faire maquiller et d’heures de retouche photo.

L’objectification de la femme ; un outil marketing toujours aussi utile

L’un des objectifs principaux de la publicité peut être de faire surgir un besoin latent ; c’est-à-dire provoquer un besoin dont un individu n’a pas encore conscience. Une fois ce besoin latent devenu présent, l’entreprise se fait un plaisir de lui fournir un produit ou un service répondant à ce besoin. Par exemple, tandis que les hommes peuvent opter pour une marque de bière par rapport à l’association qu’ils en ont fait aux femmes dans un spot publicitaire, les femmes peuvent, quant à elles, acheter certains vêtements, aliments ou produits de maquillage afin de ressembler le plus possible à la fille qui boit la bière dans cette publicité. Le business est, par conséquent, porteur au sein de notre société qui ne jure que par le physique.

Au-delà d’être réduite à un objet, la femme peut également être utilisée comme un argument de vente. C’est d’ailleurs la stratégie du célèbre slogan de la société de voitures Audi ; « il a l’argent, il a la voiture, il aura la femme ». Autant dire « ayez l’argent, ayez la voiture et vous aurez le trophée ».

Néanmoins, peu importe les sommes que les femmes sont prêtes à débourser pour ressembler aux modèles, elles ne seront jamais aussi parfaites que ce qu’elles souhaiteraient. Il serait donc judicieux que la publicité utilise des femmes « normales »  auxquelles on peut aisément s’identifier. Cela contribuerait donc à transformer le besoin latent en simple besoin de confort. Au lieu de s’acharner à vouloir ressembler à quelqu’un d’autre, il suffirait d’être en adéquation avec ce que nous voyons dans notre miroir et de simplement l’entretenir.

La réaction de certaines marques face à l’objectification de la femme

En réaction à ce phénomène, plusieurs marques ont pris leur distance par rapport aux images de perfection féminine véhiculée. Dove, par exemple, prétend ne plus utiliser des logiciels de retouche photo et met en valeur les femmes réelles et culturellement diverses. Quelques marques de bières, elles aussi, tentent de s’éloigner des modèles dénudés. Le mouvement de la bière artisanale est lancé et il ne cherche pas à utiliser des images sexy et clichées afin de vendre ses produits.

Il est donc clair que depuis notre plus jeune âge, on nous enseigne les stéréotypes et les rôles que nous devons tous jouer afin de maintenir l’ordre des choses dans la société. À cet égard, nous perpétuons des cycles d’idées néfastes qui causent des dommages depuis bien des années. Même s’il n’est pas réalisable de refaire la société et d’abolir toutes ces idées préconçues, il n’empêche qu’il en vaudrait la peine de répéter à toutes les femmes qu’avant de devoir être belles, minces, maquillées, elles ont d’abord le droit d’être elles-mêmes sans que cela ne porte atteinte à leur valeur.

« Une femme devrait être deux choses : qui et ce qu’elle veut être. » – Coco ChanelAuteur : Hanichi Sirine

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