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Tout ce que vous vouliez savoir sur l’allaitement maternel

L’allaitement maternel est un sujet qui, bien qu’il nous soit familier, est vaste et complexe. Il peut être abordé de nombreuses façons.
Sur le plan de la santé tout d’abord. Bien que nous ne puissions pas, n’étant pas de profession médicale, rentrer dans les détails, il ne faut pas faire de grandes recherches pour trouver des informations sur les bienfaits de l’allaitement durant les premiers mois, tant sur la santé de la mère que sur celle de l’enfant.

Le lait maternel : oui, mais pourquoi ?

allaitementLa future maman voit son corps fortement transformé par la grossesse. L’allaitement l’aide, après l’accouchement, à retrouver son poids original, il contribue, également par les contractions qu’il entraine, à rendre à l’utérus son volume normal et pourrait être un facteur protecteur contre le cancer du sein.

Les bienfaits sur la santé de l’enfant :

L’impact sur la santé est toutefois plus important pour le nouveau-né.
En effet, le lait maternel se montre efficace sur de nombreux points :

  • il contient de nombreux anticorps protégeant au moins partiellement le bébé contre les infections ;
  • il contribue à lutter contre l’obésité et l’hypercholestérolémie. On lui attribue un rôle dans la protection contre les allergies, l’eczéma et l’asthme ;
  • il aide à calmer les coliques du nourrisson survenant au cours des premiers mois de vie.

Certains articles lui donnent également un rôle dans la protection des bébés contre la mort subite du nourrisson même si ce dernier point semble controverser.
La composition du lait, en calories, en acides gras ou lipides, en calcium et en vitamine D, changeant au cours du temps assure à l’enfant une nutrition qui est toujours adaptée à son âge.
L’impact sur la santé du lait de femme est d’autant plus important quand il s’agit d’un nouveau-né prématuré, en effet, dans ce cas, outre les bienfaits cités ci-dessus, on peut ajouter que ce mode d’alimentation apporte de nombreux avantages.
Au niveau des intestins : il favorise son développement tout en protégeant contre certaines colites propres aux prématurés, ; il favorise le développement des poumons ; il stimule le système immunitaire ; il protège et améliores l’ouïe et l’auditions des enfants, et enfin il leur assure en moyenne un meilleur quotient intellectuel.

Dans un autre registre, mais toujours dans le domaine de la santé, on peut rappeler l’impact négatif de la campagne de Nestlé pour la promotion du lait artificiel dans certains pays africains. En effet, la population n’ayant pas accès à une eau de qualité nécessaire à la préparation du lait artificiel et au nettoyage des biberons, cette action s’est accompagnée d’une hausse de la mortalité des enfants. Ce problème est bien entendu absent dans l’allaitement maternel.
Cet impact positif, quasi unanimement reconnu par le secteur médical et notamment par les pédiatres est à l’origine de l’apparition de banques de lait ou lactarium. Celles-ci permettent aux enfants, ne pouvant recevoir le lait de leur propre mère, pour raison médicale ou autre, de recevoir un lait d’une mère donneuse. Celui-ci est bien moins protecteur que le lait frais, puisqu’il subit une série de manipulations (pasteurisation, congélation).
Malheureusement cette solution n’est pas toujours acceptée. Pour certaines cultures, le fait de donner à son enfant du lait d’une autre mère fait de celle-ci une mère de lait qui pourrait avoir une influence sur l’éducation de celui-ci. D’autre part si l’enfant reçoit le lait de plusieurs mères, on peut envisager que les enfants de ces mères respectives puissent se marier ce qui constituerait une sorte d’inceste.
Cependant, il existe peu de contre-indication médicale à l’allaitement, c’est le cas pour les mères porteuses du virus HIV, et celles prenant des médicaments qui passent dans le lait maternel (antidépresseurs).

D’un point de vue psychologique

Sur le plan psychologique, l’allaitement maternel a également un impact très important. Il permet ou conforte un lien privilégié entre la mère et son enfant après un accouchement parfois vécu comme un déchirement.
En pratique : on favorisera en post-partum immédiat l’établissement d’un contact peau à peau, instinctivement, le nourrisson va se tourner vers le mamelon et entamer une succion, scellant ainsi les liens entre la maman et son bébé.
Là encore on se rend compte que l’impact est encore plus important quand il s’agit d’un prématuré. En effet, l’ensemble des soins sont assurés par les infirmières ou les sages-femmes. La mère peut le ressentir comme un échec. Dans ce cas, donner le sein, rend à la jeune maman, un rôle important dans la prise en charge de son bébé.

Ce lien parfois très fort peut toutefois être à l’origine de tensions parfois fort importantes venant du père. En effet certains d’entre-deux se sentent exclus de la relation mère-enfant. Dans ce cas plusieurs options s’offrent à nous, tout d’abord anticiper le problème en favorisant un peau à peau avec le papa dans les premières heures de vie. On peut également demander à la maman de recueillir son lait à l’aide d’un tire-lait et de laisser le papa donner le biberon

Sur le plan écologique et économique

Le lait maternel est prêt à l’emploi, contrairement au lait en poudre !
Il ne demande aucun conditionnement et donc moins de déchets, aucun transport, entre la vache, la laiterie et la firme produisant le lait en poudre. Pas d’énergie nécessaire pour transformer le lait liquide en poudre ou pour humaniser le lait provenant de la vache, et l’adapter aux nourrissons.

Sur le plan économique, le lait maternel est gratuit, il contient, sans transformation, tous les nutriments nécessaires au développement d’un bébé en bonne santé.

Et en pratique : comment bien réussir son allaitement !

En pratique, et tenant comptes de tous les bienfaits du lait maternel, l’organisation mondiale de la santé, l’UNICEF et certaines organisations tel que la « Leche League » font la promotion d’un allaitement exclusif pendant six mois, reportant de fait le sevrage et la diversification alimentaire.

La jeune maman est invitée, aidée pour cela par la sage-femme, à démarrer l’allaitement de son enfant le plus tôt possible après l’accouchement, ce qui contribuera à favoriser la montée de lait. On conseille aussi à la jeune mère de nourrir son bébé à la demande, c’est à dire sans imposer un rythme des tétées. Dans un premier temps, il recevra le premier lait encore appelé le colostrum, moins riche en calories mais qui contient une grande quantité d’anticorps qui protègent le bébé. Ce manque relatif de calories poussera l’enfant à téter plus régulièrement, ce qui stimulera la glande mammaire et augmentera la production de lait.

Les premiers jours à la maternité constituent une période clé pour un allaitement réussi, il convient en effet de prendre les bonnes habitudes comme : changer la position du nourrisson à chaque tétée contribue à éviter les crevasses ; il convient également que l’enfant prennent tout le mamelon en bouche sans quoi l’allaitement au sein pourrait rapidement devenir douloureux.
Il faut également se garder de donner du lait artificiel au cours des premières semaines de vie, que ce soit par une seringue, à la tasse ou au biberon. Cela obligerait l’enfant à apprendre plusieurs techniques de nutrition en même temps et risque de retarder la montée de lait. Ces actes feraient à coups sur perdre une partie des bienfaits du lait maternel.

…. Et quand le lait maternel manque ?

Il faut cependant admettre que certaines femmes produisent une quantité trop faible de lait, c’est notamment le cas après un chirurgie de réduction mammaires. On peut alors envisager un allaitement mixte.
Pour donner un maximum de lait maternel, on mettra dans un premier temps le bébé au sein (en le pesant avant et après la tétée) et on complètera ensuite au biberon jusqu’au volume calculé qui se situe entre 150 et 160 millilitres par kilogramme par jour.
Il convient d’autre part de garder un nombre de tétées suffisant pour maintenir une bonne production de lait.

La consultante en lactation pourra elle aussi être de bons conseils pour l’utilisation d’un tire-lait qu’il soit manuel ou électrique mais aussi à propos de la conservation du lait maternel, l’utilisation de bout de sein quand cela s’avère nécessaire. Elle sera également utile pour les soins d’hygiène à suivre avant et après la tétée, elle apprendra à la maman à reconnaître le signes de mastite
( inflammation du sein), complication rare mais potentiellement grave qui nécessite une consultation en gynécologie, et souvent l’administration d’une antibiothérapie d’une dizaine de jours.

L’allaitement maternel est donc un aliment naturel pour le jeune enfant.
Il présente de nombreux bienfaits aussi bien du point de vue nutritionnel, dans la protection contre les infections, dans la prévention de certaines pathologies métaboliques (obésité, diabète). Prêt à l’emploi, il ne demande pas à être transformé ou préparé ce qui le rend économique et écologique. Il renforcera également le lien entre la maman et son bébé et participera de ce fait à leurs épanouissements respectifs.
On pourrait en fait résumer le concept « allaitement maternel » par : «  le lait de vache est idéal pour les veaux, et le lait de femmes pour les bébés ».

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